En effet, avec le changement des habitudes alimentaires constaté ces dernières années et la croissance urbaine, les pays de la sous-région en général et le Mali en particulier consacrent beaucoup de ressources à l’importation des produits alimentaires, ce qui a une incidence sur la balance des paiements et constitue une source d’évasion des devises. Cependant, il est possible de diminuer la dépendance du pays dans ce domaine en favorisant le développement du secteur de la transformation agroalimentaire qui est susceptible d’approvisionner les marchés urbains et de proposer à l’exportation des produits alimentaires locaux de qualité.
Cela a amené les acteurs de développement à s’investir dans le domaine de la transformation/conservation des produits : mise en marché de nouveaux produits à base de céréales traditionnelles, amélioration du décorticage du riz, séchage des fruits et légumes (mangue notamment), valorisation du lait et autres produits animaux, etc. En dépit de tous ces efforts et des potentialités de transformation et de commercialisation des produits, force est de constater que ce secteur ne décolle pas suffisamment et qu’en dehors de quelques modestes réalisations, il est incapable d’apporter véritablement une plus-value aux producteurs qui vivent toujours dans une pauvreté très prononcée.
Le présent document de stratégie pour le développement du secteur agroalimentaire a été élaboré pour faire face aux faiblesses susmentionnées. Ce document fait suite à l’analyse du bilan-diagnostic qui a permis d’appréhender en profondeur la problématique du secteur agroalimentaire dans tous ses aspects : institutionnel, environnement des affaires, marchés, qualité des produits, technologies utilisées, recherche et formation.
En raison de son option d’ouverture sur le marché et d’intégration des différents secteurs de notre économie, une cohérence est établie entre la politique de développement industriel et le présent document de stratégie. A cet égard, ce dernier décline les axes prioritaires d’intervention définis dans le document de politique de développement industriel adoptée par le Gouvernement en mars 2010 à l’effet de les rendre opérationnels.