Avec une économie du Mali basée essentiellement sur le secteur primaire (agriculture, élevage, pêche, eaux et forêts), tous les gouvernements successifs, depuis l’indépendance, ont considéré comme prioritaire le développement de ce secteur, la justification étant que le Mali recèle beaucoup de potentialités dans ce domaine et qu’il pourrait obtenir des avantages comparatifs par rapport aux autres pays dans le cadre d’une intégration sous-régionale. Le développement du secteur agricole devrait non seulement permettre la réalisation de la sécurité alimentaire, mais également soutenir le secteur secondaire en lui fournissant les matières premières de base.
La libéralisation de l’économie et l’encouragement des initiatives privées ont conduit à une croissance du volume des productions agricoles. L’on constate périodiquement des pertes énormes de ces productions du fait que ce sont pour la plupart des denrées périssables et qu’il n’existe pas toujours la logistique nécessaire pour les évacuer à temps.
Conscient de l’énorme poids économique du secteur primaire dans la formation du PIB, l’Etat malien a concentré ses efforts sur l’amélioration de la productivité agricole, avec un accent particulier sur les cultures d’exportation, en y consacrant d’importantes ressources techniques et financières.
Quant à la transformation des matières premières produites, bien que son importance soit également reconnue dans le cadre de la lutte contre la pauvreté (contribution à la sécurité alimentaire, création d’emplois, augmentation des revenus des producteurs, apport de plus-values), elle n’a pas encore bénéficié d’une stratégie cohérente de développement.
Les conséquences socio-économiques visibles de cette situation qui constituent des faiblesses de notre système productif, peuvent être observées à deux niveaux différents :
- au niveau des producteurs, on assiste d’une part à d’énormes pertes post-récoltes de la plupart des productions (lait, poisson, fruits et légumes notamment), dues principalement aux manques d’infrastructures adéquates de conservation des récoltes et au déficit de transformation des produits ; et d’autre part à des fluctuations des prix qui peuvent varier du simple au double entre les périodes de fortes productions et celles de faibles productions ;
- au niveau de l’économie nationale, cette situation a engendré une dépendance du pays vis-à-vis de l’extérieur pour la satisfaction de ses besoins alimentaires (cas des produits laitiers par exemple) et partant un déséquilibre important entre les importations de produits alimentaires et les exportations de ses productions.